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De rares sculptures peintes bientôt exposées à Québec

PATRIMOINE CULTUREL. Sauvés in extremis d’une vente aux enchères en 2011 – acquis pour la somme de 150 000$ –, les bas-reliefs des chapelles du calvaire d’Oka sont traités aux petits soins au Centre de conservation du Québec. Les sept sculptures peintes à la fin du 18e siècle, considérées comme rares, sont en cours de restauration.

Une fois qu’ils auront subi leur cure de rajeunissement, les bas-reliefs seront exposés au public en 2015 au Musée de la civilisation, pour la mise en valeur de ces trésors du patrimoine religieux, où l’on voit le Christ dépeint dans les derniers moments de sa vie jusqu’à sa crucifixion, précédant sa résurrection.

Les bas-reliefs seront présentés selon la formule «Rares et précieux», soit des panneaux restaurés en parallèle avec des panneaux en cours de restauration. «Il sera possible de voir le travail avant et après. (…) Les églises se vident; dans les prochaines années, le patrimoine religieux sera un enjeu important pour voir les traces de l’action des communautés religieuses», a exprimé Michel Côté, directeur général des Musées de la civilisation.

Témoins historiques importants

Elisabeth Forest, restauratrice de peintures au Centre de conservation du Québec, juge que les sept bas-reliefs, conçus en 1775-1776 par François Guernon dit Belleville (à l’exception d’un panneau, «L’agonie au Jardin des Oliviers», de Louis Quévillon), sont des témoins historiques et artistiques importants.

«Très peu de tableaux sculptés nous sont parvenus jusqu’à ce jour au Québec. Avant, il y avait des peintures sur toiles dans les chapelles, mais on les a transférées dans l’église d’Oka, et on a décidé d’installer des bas-reliefs dans les chapelles, soumises aux éléments (pas d’isolation, etc.). On œuvre sur les détails picturaux. On a découvert quatre couches, mais il est impossible de revenir à la couche originelle, trop endommagée», explique Mme Forest.

La conservatrice ajoute que le calvaire d’Oka est un lieu important dans l’histoire québécoise. «Les Sulpiciens ont créé la chapelle et l’oratoire sur la colline d’Oka; ils avaient un désir d’évangélisation. C’est dans un esprit didactique qu’ont été commandés les bas-reliefs», indique-t-elle.

35 ans de restauration

Le directeur général du Centre de conservation du Québec, René Bouchard, a profité de la conférence de presse sur les bas-reliefs, lundi avant-midi, pour souligner les 35 ans d’existence de l’établissement.

«Depuis le début, nous avons accueilli 150 stagiaires d’une vingtaine de pays. Nous avons aujourd’hui 40 restaurateurs oeuvrant dans sept ateliers pour la préservation du patrimoine québécois. Le travail est souvent austère; c’est presque un monastère ici», illustre M. Bouchard.

Groupe Québec Hebdo.

Les bas-reliefs en bref

Œuvres de François Guernon dit Belleville (1740 – 1817)

– La flagellation

– L’Ecce Homo (Voilà l’Homme)

– La rencontre de sainte Véronique

– Le crucifiement

– La crucifixion

– La déposition de la croix

Œuvre de Louis Quévillon (1749-1823)

– L’agonie au jardin des Oliviers

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