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Les Archives du photographe, ou la machine à voyager dans le temps

Lorsqu’on lui demande son titre professionnel, Jocelyn Paquet est bien embêté. Ni collectionneur, ni archiviste, ni photographe, ni auteur, ni entrepreneur – ou un peu de tout cela à la fois. S’il se rabat, finalement, sur celui de «dilettante» – par définition, une personne qui s’occupe d’une chose en amateur –, il semble oublier ce à quoi rêvait le petit garçon de six ans: à bord de sa machine, il voulait être voyageur dans le temps. Ce rêve n’est pas si loin de la réalité.

Avec une collection privée de quatre millions d’images d’archives, réparties dans une quinzaine de fonds acquis au fil des années depuis 1997, Jocelyn Paquet n’a pour seule limite que l’invention de la photographie pour ses voyages dans le temps. À bord d’une Bugatti, d’un navire de guerre, d’un train à vapeur ou d’un tramway, dans le Westmount des années 1930, au bord du lac Louise en Colombie-Britannique ou au fin fond du Québec rural, s’amusant des blagues d’Olivier Guimond et Denis Drouin au Colisée de Québec ou lançant la main au roi George VI lors de son passage à Montréal…: le résident de Charlesbourg avoue ne pas être parvenu encore à éplucher toutes les pièces qui composent les Archives du photographe.

Celles-ci ont d’abord été fondées sous le nom de studio Henri-Georges Pasquier, en 1993. Diplômé en cinéma et en photographie, Jocelyn Paquet y offrait des services de photographie. Avec l’achat de son premier fonds, le studio Couture à Saint-Agapit, il s’est lentement orienté vers le domaine de l’édition.

Une image, mille projets

Depuis sont nées la carte région, la carte généalogique et, vif succès commercial, la carte postale «collection Art». Autant de supports pour diffuser ses images, à l’endos desquelles on trouvera des informations sur le lieu, la personne ou l’événement représenté. Jocelyn Paquet se fait un point d’honneur d’y inscrire, toujours, le nom du photographe, ne serait-ce que pour «laisser une trace de la création de ces photos-là». Un geste fort apprécié des photographes qui, bouche-à-oreille aidant, l’approchent désormais pour lui confier leurs fonds.

En plus de ses collaborations à des œuvres cinématographiques, des émissions de télévision, des revues internationales et des ouvrages d’histoire – dont Québec, les images témoignent (2001) –, il essaie de répondre aux demandes de tout un chacun. En ligne depuis 2010, son site Internet lui vaut maintenant des commandes de Norvège, de Nouvelle-Zélande et du Japon. «Je suis sans emploi, mais je travaille dur!», résume-t-il.

D’ailleurs, le natif de Vanier a bien d’autres projets en chantier. À ses 756 modèles de cartes postales, il ajoutera deux nouvelles séries d’ici la fin de l’année. Il envisage la publication de deux livres sur des fonds qu’il possède, l’un du studio Lefebvre-Desroches à Limoilou, l’autre du photographe-ethnologue George Beullac. Cette dernière collection lui donne aussi matière pour un film autour d’Hector de Saint-Denys Garneau, à partir de rares enregistrements du poète filmé par Beullac.

À le voir aller, Jocelyn Paquet tend à redéfinir l’adage: si l’image vaut mille mots, entre ses mains, elle vaut aussi mille projets.

Les Archives du photographe: http://www.lesarchivesduphotographe.com.

À lire aussi: Le patrimoine bâti de Charlesbourg.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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