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Don historique au Musée de la civilisation

Les voûtes de la Réserve muséale de la Capitale nationale, située à Duberger, ont accueilli depuis peu l’une des plus importantes donations de l’histoire du Musée de la civilisation. Une centaine d’œuvres d’art populaire et de pièces d’art contemporain  ont été offertes. Elles proviennent de la collection personnelle  du couple, formé de Janine Carreau et Pierre Gauvreau, décédé au printemps dernier.

Près d’un mois avant le décès de l’artiste québécois, le directeur général du Musée de la civilisation, Michel Côté, a rencontré l’homme malade pour lui proposer une exposition. De l’entretien, une chimie est née entre les deux personnes et c’est par la suite que Pierre Gauvreau a peint ses trois dernières toiles. L’approche a plu à la compagne de vie du créateur, Janine Carreau. Cette dernière a choisi de faire don de 104 œuvres. De ce nombre, 13 tableaux peints entre 1941 et 2008 par le cosignataire du Refus Global font partie du lot.

«Toute l’œuvre de Pierre Gauvreau tourne autour du concept du Musée de la civilisation. […] C’est quelqu’un qui a fait l’histoire. Tout au long de son parcours, il aura marqué son époque de façon profonde», a expliqué le directeur général du Musée de la civilisation, Michel Côté. Le corpus est composé également de dessins du frère de l’artiste, Claude, et d’amis comme Jean-Paul Mousseau et Marcel Barbeau. Le couple Carreau-Gauvreau a acquis au cours des années des pièces d’artistes comme de Roch Plante, d’Edmond Chatigny et d’Albert Deroy. Quelques-unes ont été incluses à la donation.

La population pourra voir une exposition sur l’univers du défunt artiste en octobre 2013. Un projet de publication est également dans les cartons. «Notre objectif est de diffuser l’importance de cette œuvre. Nous ne sommes que les gardiens», a fait valoir M. Côté au sujet de ce don qu’il qualifie d’unique.

Pendant trois mois, Janine Carreau a choisi une à une les oeuvres qu’elle a souhaité donner au Musée. Elle a fait un véritable travail de détachement. «Je pourrais vous raconter des histoires sur chacune des pièces», a confié Mme Carreau. De la peinture À titrer ornée de drapeaux québécois recueillis au lendemain du référendum à la toile Les riches heures de la rue Cherrier, toutes les œuvres sont imprégnées de souvenirs pour l’épouse de Pierre Gauvreau. C’est avec émotion que la donatrice a livré quelques segments de la vie du couple.

Des trésors du Québec à Duberger

Il y a dix ans, la Réserve muséale de la Capitale nationale a déménagé de Vanier à Duberger. Le bâtiment renferme de nombreux trésors liés à l’histoire du Québec. Les voûtes contiennent près de 235 000 objets liés à la culture matérielle de la société québécoise, toutes catégories confondues. Dans les différentes voûtes, des vêtements, des costumes, ainsi que des outils rappelant ce qu’était la vie courante auparavant sont classés et ordonnés. «Il y a aussi une dimension ethnologique», ajoute le registraire au Service des collections et des archives historiques, Martin Villeneuve tout en ouvrant un des nombreux tiroirs. Il découvre ainsi la chope de Monseigneur de Saint-Vallier, le deuxième évêque de Québec. Les autres musées font des demandes d’emprunt également. Environ 5000 objets sont prêtés.

Lors de l’exposition Chapeaux!, près de 600 bibis et couvre-chefs de tous les genres ont été présentés.  Il s’agit d’une infime partie entreposée à la Réserve, selon M. Villeneuve. «On fait de l’archivistique en trois dimensions», complète-t-il. Tout est informatisé et le mandat de l’établissement est de conserver les objets de façon permanente. Les items sont emballés et placés selon leur constitution. Puisque certains métaux s’oxydent rapidement avec l’humidité, une voûte est spécialement aménagée pour éviter leur détérioration. D’anciens poêles à bois, des meubles et des boulets y ont notamment été entreposés dans cette pièce.

L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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