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«Je suis auteur-compositeur-interprète» – Sergio

MUSIQUE. Pour Sergio, son année intensive à l’École nationale de la chanson (ÉNC) de Granby marquera un avant et un après dans sa carrière. Avant: enseignant de musique, artiste à temps partiel, projets artistiques ponctuels. Après: «Je suis auteur-compositeur-interprète», énonce-t-il en assumant désormais pleinement sa vocation, dont il entend faire son pain quotidien.

L’été dernier, le destin a donné un coup de téléphone à Sergio. Un désistement de dernière minute à l’ÉNC, et voilà qu’on l’invite sans même qu’il ait sollicité une de ces places tant convoitées. Il hésite une seconde, le temps de flirter avec l’idée qu’il devra quitter emploi, famille et son chez-soi aux Saules pendant 10 mois. Puis il ferme les yeux pour mieux plonger.

«Si j’avais eu à y penser, je ne suis pas sûr que je l’aurais fait», estime celui qui, deux semaines plus tard, commençait sa formation à cette institution d’où, depuis 1999, sont sortis les Lisa LeBlanc, Alex Nevsky, Salomé Leclerc et Damien Robitaille de ce monde. Sa principale crainte, celle de se retrouver dans une cohorte où compétition et jalousie fausseraient la note, sera vite étouffée par l’esprit de communauté qui se tisse entre la dizaine de privilégiés. Pendant près d’un an, ils vivront presque exclusivement de mélodies et d’harmonie.

Bagage d’artiste

Sergio débarque là-bas avec le bagage de celui qui roule sa bosse comme artiste depuis une quinzaine d’années, notamment au sein du défunt groupe Nucléaire Jet comme guitariste. Autodidacte qui bénéficiera de cours d’appoint ici et là, il a grandi à Val-Bélair dans une maison remplie de musique. De son père qui aimait particulièrement le western et le folklore, il tire en partie son identité musicale.

«J’ai ce côté-là très rural, et je suis un bon conteur; je raconte beaucoup dans mes chansons», résume-t-il en décrivant, à moitié sérieux, son style comme du «folk anecdotique émotionnel». À l’ÉNC, il n’est pas question de le faire entrer dans un quelconque moule, mais bien de le faire grandir dans cette personnalité déjà bien à lui.

Épanouissement

«Être le plus possible en connexion avec ce que je suis dans le moment, pour l’amener dans l’écriture ou dans l’interprétation», retient avant tout Sergio de cette expérience qui tire à sa fin. Une leçon qu’il aura apprise à la dure alors que son père vient de perdre sa lutte contre le cancer. Ses compositions des derniers mois, le fils les aura en partie écrites à l’horizon de ce qu’il en éprouvait.

Liée ou non à ce deuil à faire, la conviction de profiter pleinement de la vie le conduit maintenant à vouloir consacrer toutes ses énergies à son statut désormais assumé d’auteur-compositeur-interprète. «Je veux m’épanouir là-dedans, je veux m’offrir cette chance», se promet-il avec, dans sa manche de guitare, une longue liste de projets.

En rafale

Premier disque acheté?

Killers de Iron Maiden, en vinyle

Derniers disques achetés?

Les Barr Brothers, Jean Leloup, Geneviève Toupin…

Coup de cœur du moment?

Les Barr Brothers

Artiste réconfort?

Herbalizer Band

Duo de rêve?

J’aime beaucoup ce que fait Geneviève Toupin… Et la fille de Portishead – on rêve, là! Je ne sais même pas son nom! (rires)

Sergio et les finissants de l’École nationale de la chanson tourneront la page sur leur année intensive par deux spectacles, l’un le 11 juin à Granby, l’autre le 12 juin à Montréal, dans le cadre des Francofolies. Pour plus d’info: http://enchanson.ca

Québec Hebdo

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