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Intolérance au gluten et maladie cœliaque: le vrai du faux

L’intolérance au gluten fait beaucoup parler d’elle, mais la maladie cœliaque, beaucoup moins. Pourtant, cette dernière est une affection médicale grave, susceptible d’entraîner des dommages irréversibles et contre laquelle l’élimination du gluten est le seul traitement connu. À l’occasion du Mois de la sensibilisation à la maladie cœliaque, le Détecteur de rumeurs départage le vrai du faux.

Par Le Détecteur de rumeurs | Agence Science-Presse

La maladie cœliaque, une maladie grave et rare : VRAI

Selon les estimations, environ 1 % de la population canadienne serait cœliaque. Cette affection génétique auto-immune et non réversible est déclenchée par la consommation de grains contenant du gluten. En bref, le système immunitaire d’une personne atteinte réagit négativement à la présence de gluten dans l’alimentation et attaque la paroi intérieure de l’intestin grêle, diminuant ainsi l’absorption de certains nutriments, dont le fer, l’acide folique, le calcium, la vitamine D, les protéines et les graisses. Sans traitement, cette maladie augmente notamment le risque de développer de l’ostéoporose, de l’anémie, des problèmes neurologiques et un retard de croissance chez les enfants.

Le seul traitement de la maladie cœliaque est un régime sans gluten : VRAI

À ce jour, il n’y a pas de médicaments contre la maladie cœliaque et le seul traitement disponible consiste à éliminer les grains contenant du gluten (seigle, avoine, blé, orge, triticale) de l’alimentation, ainsi que les produits alimentaires qui en contiennent (soupes, sauces, charcuteries, plats cuisinés, etc.). Ce régime restrictif doit être suivi à vie afin de prévenir les symptômes et les complications à long terme. Ce n’est pas un traitement à prendre à la légère, puisque la consommation d’à peine 20 parties par millions de gluten — soit l’équivalent de la pointe d’un stylo — est suffisante pour entraîner des dommages irréversibles à l’intestin chez les personnes cœliaques.

Intolérance au gluten et maladie coeliaque ne sont pas la même chose : VRAI

Selon différentes estimations, entre 1 et 6% de la population souffrirait d’intolérance au gluten. Comme la maladie cœliaque, cette intolérance est une réaction au gluten qui peut entraîner des symptômes gastro-intestinaux (maux de ventre, diarrhées, constipation, etc.). Toutefois, l’intolérance au gluten — appelée dans la littérature scientifique sensibilité au gluten — n’entraîne pas de dommages irréversibles à l’intestin ni de complications médicales à long terme. À l’heure actuelle, il s’agit d’une condition encore mal définie et des études seront nécessaires pour mieux cerner ses causes et ses traitements.

Le régime sans gluten est bon pour tout le monde : FAUX

Le Collège des médecins et l’Ordre professionnel des diététistes du Québec ne recommandent pas l’adoption d’un régime sans gluten à ceux qui ne souffrent pas de la maladie cœliaque ou de sensibilité au gluten. Ce régime très restrictif, suivi sans la supervision d’un spécialiste, pourrait entraîner de graves carences alimentaires. C’est pourquoi il devrait être adopté uniquement par ceux dont la condition médicale nécessite l’élimination complète du gluten, ce qui s’avère complexe. Qui plus est, les personnes qui pensent souffrir de maladie cœliaque et qui adoptent un régime sans gluten avant de recevoir un diagnostic risquent de rendre le dépistage de la maladie encore plus difficile. En effet, la première étape du diagnostic consiste à faire un test sanguin qui établit la présence d’anticorps réagissant au gluten dans le sang. Sans consommation de gluten, le test sanguin se révélera négatif.

L’alimentation sans gluten fait maigrir : FAUX

Plusieurs personnes qui ne sont ni cœliaques ni sensibles au gluten bannissent le gluten de leur alimentation dans l’espoir de perdre du poids. Or, les aliments sans gluten ne sont pas nécessairement moins caloriques que leur équivalent conventionnel. En fait, de nombreuses études — comme ces deux études récentes — ont démontré que les aliments sans gluten sont souvent plus gras, sucrés et salés que les aliments conventionnels, en plus d’être plus coûteux. C’est plutôt en éliminant des produits alimentaires ultra-transformés qu’on perd du poids.

 

— Ève Beaudin

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