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Appareil d’oxygénation novateur créé à Québec

Sans surprise, la demande reste forte pour combler des postes dans le secteur de la santé. Photo: Métro - Archives

SANTÉ. Regroupée au sein d’OxyNov, une équipe de chercheurs de Québec a mis au point un instrument révolutionnaire de soins en oxygénothérapie. Le dispositif FreeO2 permet la gestion et le sevrage automatisés de l’apport en oxygène. Il s’agit d’une innovation qui vient améliorer cet aspect des soins hospitaliers, qui n’a pas évolué depuis plus de 50 ans.

Ce nouveau dispositif québécois dans le monde médical permet d’améliorer la sécurité de millions de personnes hospitalisées pour des problèmes respiratoires (MPOC). L’instrument adapte en continu le débit d’oxygène délivré au patient en fonction de ses besoins spécifiques.

«Le fonctionnement du FreeO2 calibre l’apport en O2 à chaque seconde, ce qui permet un support optimal. Cette saturation constante jamais atteinte auparavant est rendue possible grâce à une valve intelligente», explique Dr François Lellouche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

Utile contre la Covid-19

Sachant que la problématique majeure des patients Covid-19 est l’oxygénation, le FreeO2 devient un traitement optimal en phase précoce. Autonome et sécuritaire, cet appareil permet de libérer les effectifs à d’autres tâches sans crainte de complications. Lors des tests, le personnel soignant est arrivé à écourter la durée (29%) des séjours par un meilleur sevrage en oxygène. Dans la réalité de l’IUCPQ, centre hospitalier dédié au traitement du coronavirus à Québec, c’est l’équivalent de libérer 40 lits.

«Cela permet de stabiliser plus rapidement les patients et de les retourner à la maison pour s’occuper plus rapidement d’autres malades. On réduit aussi le recours au délestage des services. Et, pour un patient Covid, le recours au FreeO2 s’avère doublement efficace. D’abord, l’appareil contribue à l’autonomie respiratoire et avise lorsque l’apport en oxygène n’est plus nécessaire en vue d’un retour à la maison. À l’inverse, lorsque le besoin est supérieur aux capacités d’apport en O2, une alerte sonne pour signaler la nécessité d’une prise en charge aux soins intensifs», précise Dr Mathieu Simon, chef des soins intensifs à l’IUCPQ.

L’appareil médical représente une avancée technologique en oxygénothérapie, un domaine qui n’avait pas évolué depuis 50 ans. /Photo gracieuseté – OxyNov

Marché mondial

Développé sur une douzaine d’années par la petite équipe de 10 chercheurs d’OxyNov, l’innovation médicale a nécessité un investissement de 5M$. Elle a notamment profité d’un soutien 229 000$, par le biais du programme «Vitrine technologique» de la Ville de Québec. Les appareils vendus au coût unitaire d’environ 10 000$ sont assemblés par DigiCo, à Laval, et distribués par Novus Medical.

«Notre objectif consiste à combler le marché mondial de la santé, à commencer par le Québec, le Canada, l’Amérique et l’Europe. Pour illustrer cette avancée technologie, il faut expliquer ses capacités voire éduquer les experts comme ceux de la FDA aux États-Unis. Reste que le potentiel est énorme simplement en considérant le bassin de 50 millions de personnes atteintes de MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique) à l’échelle planétaire», conclut Patrice Allibert, chef de la direction chez OxyNov. Une version utilisable à domicile est d’ailleurs en développement.

30 FreeO2 = nombre d’appareil mis en service avec succès à l’IUCPQ.

Québec Hebdo

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