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Jamais sans auto-injecteur pour gérer les allergies alimentaires au quotidien

Les auto-injecteurs sont pratiques pour éviter l'anaphylaxie associée aux arachides, noix, fruits de mer, œufs, insectes piqueurs et autres. Photo: 123 RF

SANTÉ. Sans être facile, vivre avec des allergies alimentaires sévères n’a rien d’impossible. Cela demande toutefois de l’organisation et, surtout, beaucoup de prévention. Notamment, lors de la préparation des repas et de la planification des sorties. Heureusement, l’avènement d’auto-injecteurs d’épinéphrine performants procure un certain sentiment de sécurité, dans un quotidien d’hypervigilance. Une maman de deux enfants allergiques témoigne de leur réalité de tous les jours.

Comme c’est le cas pour la plupart des gens, le phénomène s’est manifesté de façon imprévue et subite chez Claude-Amélie Robitaille. La petite famille de Sainte-Foy a vu sa routine bouleversée sans avertissement, par un jour semblable aux précédents. La surprise a été d’autant plus grande que la jeune femme et son conjoint ne présentent aucun bagage génétique propice aux allergies. Pourtant, leurs deux garçons ont développé une sensibilité à divers aliments.

«Ça a commencé à l’âge de 1 an pour notre aîné Antoine. Il a fait une réaction après avoir à peine senti une rôtie au beurre d’arachide que je mangeais. Le pire, c’est qu’on ne se doutait de rien, alors il est reparti jouer à l’écart. On s’en est rendu compte plus tard, alors qu’il avait une oreille enflée de plus du double de sa taille normale et des plaques sur les joues. Par chance, il n’a pas fait de choc anaphylactique, probablement parce qu’il n’en avait pas mangé. Nous avons suivi les conseils d’Info Santé et sommes allés chercher les médicaments requis en pharmacie», se remémore Mme Robitaille.

Pour Julien, une allergie aux œufs s’est produite dès l’âge de 6 mois. Bien qu’assez complexe à gérer, comme c’est souvent le cas celle-ci s’est résorbée d’elle-même vers l’âge de 5 ans. Hélas, le cadet n’était pas au bout de ses peines. Alors que sa mère suivait les recommandations pédiatriques d’introduction graduelle des noix dans l’alimentation du plus vieux, le plus jeune est parti avec une poignée d’amandes.

«Pendant que nous surveillions les réactions d’Antoine pratiquement à la loupe, on a entendu Julien qui toussait et avait du mal à respirer, en plus d’avoir les lèvres bleues. Nous avons accouru à l’urgence du CHUL, pas très loin de chez nous, et depuis ce temps nous avons toujours à portée de main des auto-injecteurs d’épinéphrine. Ils peuvent nous sauver autant à la maison qu’en voyage», indique la maman, qui garde en mémoire la fois où son plus jeune s’est découvert une nouvelle allergie aux légumineuses en mangeant une collation, lors d’un périple en voiture.

Défi surmontable

Elle admet que c’est un défi de tous les instants de contourner et prévenir les allergies alimentaires. Il faut aussi en aviser la famille élargie et responsabiliser les enfants à leur réalité particulière. Mais, ça se gère très bien et, dans leur cas, ils y parviennent depuis plus de 10 ans.

«Pour les arachides et noix, c’est assez connu et facile à surveiller. Même la plupart des écoles les interdisent dans les lunchs. Étant à déclaration obligatoire, il faut lire les étiquettes d’ingrédients des produits et faire nos choix en conséquence pour la préparation des repas. Dans le cas des légumineuses, c’est moins évident. Lors de nos déplacements, nous repérons les hôpitaux à proximité et on se fait expliquer le menu en détail à chaque sortie au restaurant. On apprend à contrôler les risques au quotidien, sans que ça devienne trop contraignant. Et, on ne sort jamais sans auto-injecteur», confie en terminant Mme Robitaille.

Progrès médicaux

Bien qu’il soit assez rare que les allergies alimentaires s’estompent lorsqu’elles perdurent jusqu’à l’adolescence, il y a de l’espoir du côté du développement de nouveaux médicaments. C’est le cas par exemple d’un timbre cutané qui pourrait contrer le choc anaphylactique advenant l’ingestion accidentelle d’aliments allergènes. Une percée qui permet de mener une vie un peu plus normale et moins stressante. Même chose pour le nouvel auto-injecteur Emerade, de Bausch Health, Canada.

3 millions = le nombre de Canadiens qui vivent avec des allergies alimentaires.

Il a la particularité d’offrir deux types de dosage d’épinéphrine, soit 0,3mg pour les enfants et personnes pesant de 30 à 60kg (66 à 132lb) et 0,5mg pour les ados et adultes de plus de 60kg (132lb). «Le poids est un facteur à considérer pour contrer l’anaphylaxie. L’importance d’administrer la bonne dose d’épinéphrine lors d’un événement mettant la vie en danger ne peut être sous-estimée», souligne le Dr Rémi Gagnon, président de l’Association des allergologues et des immunologues du Québec.

«On arrive à responsabiliser les enfants sans que ça devienne trop limitatif, tout en restant constamment en alerte et prudent.» – Claude-Amélie Robitaille, maman de deux garçons allergiques

Les allergies alimentaires se gèrent bien, en restant aux aguets et prudent.

Québec Hebdo

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