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Les écosystèmes naturels ont une valeur de 1,1G$ dans la région

Les résultats de l’Étude sur la valeur économique des écosystèmes naturels ont été présentés par Jérôme Dupras, professeur en sciences naturelles à l’UQO, chercheur à l’ISFORT et, accessoirement, membre fondateur des Cowboys Fringants et grand passionné des arbres. (Photo Métro Média – François Cattapan) Photo:

ENVIRONNEMENT. Oubliés derrière le décor urbain, les milieux verts et les plans d’eau ont des retombées insoupçonnées. Selon l’Étude sur la valeur économique des écosystèmes naturels, les flux de services qui en résultent rapportent l’équivalent de bienfaits annuels estimés à 1,1G$ dans la région de Québec. Un montant supérieur aux investissements commerciaux et industriels combinés.

Commandée par la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ), la recherche effectuée par l’équipe du chercheur Jérôme Dupras avec l’appui du consortium Ouranos est parvenue à chiffrer les bénéfices fournis gratuitement par les milieux naturels. Pris pour acquis, ceux-ci s’avèrent sous-estimés par la communauté essentiellement parce qu’ils ne font pas partie de transactions économiques.

«Il est difficile d’en saisir la valeur et le rôle dans le bien-être des collectivités. Ce n’est pas concret comme des infrastructures d’aqueduc ou d’égout. Pourtant, l’écosystème et la biodiversité fournissent aussi des services d’utilité publique. Par exemple, un bon couvert forestier peut retenir les eaux de ruissellement, purifier l’air, séquestrer du gaz carbonique et prévenir l’érosion des sols», explique Jérôme Dupras, professeur en sciences naturelles à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et directeur du laboratoire d’économie écologique à l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT).

Dans un contexte où plus de 75% des zones aquatiques et terrestres sont affectées, voire menacées, il apparaît important aux yeux de M. Dupras que décideurs et développeurs saisissent qu’économie et environnement ne doivent pas être opposés, mais combinés. «Puisque 83% des Canadiens vivent en ville, il faut agir auprès de ce milieu-là, afin de protéger le reste du territoire», soutient le chercheur qui souligne deux constats encourageants. D’une part, les règlements et lois sont déjà en place pour suivre les recommandations de l’étude, d’autre part, celles-ci peuvent s’appliquer autant à une vision régionale qu’à des projets spécifiques à petite échelle.

La recherche démontre clairement que la réconciliation avec la nature en milieu urbain n’a que des bienfaits pour la collectivité. (Photo Métro Média – Archives)

Au terme de sa présentation, il espère que le document synthèse de son travail permettra d’élargir le cadre des analyses économiques pour représenter la contribution de la nature au bien-être humain. À son avis, les résultats de cette étude permettront de bonifier plusieurs démarches et projets en cours à la CMQ, comme la révision du Plan métropolitain d’aménagement et de développement, ainsi que la planification de la Trame verte et bleue métropolitaine.

Quelques chiffres comparatifs issus de l’étude

  • La valeur annuelle des écosystèmes naturels de la CMQ s’élève à 1,1G$, dont 823M$ pour les forêts et 120M$ pour les milieux humides.
  • En comparaison, les investissements (2017) commerciaux (557M$), industriels (129M$) et institutionnels (227M$) combinés atteignent 913M$.
  • En prime, les services écosystémiques ont stocké du carbone pour un équivalent monétaire de 19G$.

Québec Hebdo

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