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Le manque de logements refait à nouveau surface au Québec

Le FRAPRU réclame davantage de logements sociaux pour éviter de retomber en pénurie. (Photo Métro Média - Archives) Photo:

HABITATION. Bien que la situation soit relativement sous contrôle dans la région de Québec, les militants pour l’accès au logement ne partagent pas tout à fait l’optimiste du gouvernement québécois. Plutôt que de parler de resserrement du marché, ils évoquent carrément le retour des pénuries dans plusieurs régions et la nécessité de bâtir davantage d’appartements abordables.

Dans un communiqué émis le 1er juillet, en pleine journée nationale des déménagements, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a estimé que le gouvernement avait pris ses responsabilités afin d’accompagner les ménages à faible revenu à la recherche d’un logement. À son avis, la situation est sous contrôle grâce aux mesures gouvernementales mises de l’avant accompagné du support de l’ensemble des intervenants qui ont été mobilisés.

«Tel que nous l’avons mentionné depuis plus d’une semaine, la situation au 1er juillet n’est pas comparable à la crise du début des années 2000, où quelque 5000 suppléments au loyer d’urgence avaient été nécessaires afin de répondre aux besoins des ménages à faible revenu. Aujourd’hui, en 2019, nous prévoyons combler les besoins en comptant sur 85 suppléments au loyer d’urgence, en plus de l’aide offerte aux municipalités qui accompagnent les ménages à faible revenu», a expliqué la ministre Laforest.

Aux yeux de la porte-parole du Front d’action populaire pour le réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, il est vrai que la région de Québec s’en tire assez bien. D’ailleurs, les mesures d’aide d’urgence ne s’y appliquent pas cette année, car le taux d’inoccupation des logements y est au-delà du point d’équilibre estimé à 3%. «Toutefois, précise-t-elle, on s’en approche alors que le taux d’inoccupation moyen a reculé de 4,6% en 2018 à 3,3% en 2019. En basse-ville, il est même passé à 2,4%. Si bien, que 23 ménages en quête d’un logement ont dû être hébergés par leur réseau d’entraide.»

Pire ailleurs en province

Selon Mme Laflamme, la situation est pire ailleurs en province, principalement à Montréal et à Gatineau. D’après les chiffres compilés par le FRAPRU, plus de 500 ménages locataires ont demandé de l’aide, ne parvenant pas à se trouver un logement à l’approche du 1er juillet. «Loyers trop chers ou refus de louer faute de cote de crédit suffisante, absence de logements familiaux ou encore discrimination des familles avec enfants ou des personnes racisées, sont autant de situations vécues par des ménages au cours des dernières semaines. Ainsi, note l’organisme, 175 ménages sont toujours sans logis, dont 45 hébergés temporairement par les villes.

Le FRAPRU déplore le déni affiché initialement par certaines autorités, puis les délais de mise en œuvre des mesures d’urgence. À court terme, il garde espoir que ce bilan désolant permettra de réajuster le tir au cours des prochains mois. En ce sens, Mme Laflamme réitère l’importance d’agir pour éviter que la pénurie de logements ne perdure. Il suggère trois types d’interventions gouvernementales, soit: relancer la production de logements sociaux (HLM et coop); améliorer comme promis le programme AccèsLogis; et débloquer les fonds prévus dans la Stratégie canadienne sur le logement.

Particularités du parc immobilier de la région de Québec

  • La part du logement social avoisine tout juste 11% de l’ensemble.
  • Le loyer moyen y est plus élevé que dans le reste de la province.
  • Environ 2000 ménages sont en attente d’un habitat à loyer modique.

Québec Hebdo

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