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Minimaisons: réflexion sur l’émergence du phénomène

Depuis sa première édition à Lantier en 2015, le Festival des minimaisons attire une clientèle croissante intéressée par ce mode de vie abordable et autonome. (Photo gracieuseté) Photo:

DOSSIER. Solution résidentielle devenue concrète au Québec à partir du milieu de la décennie 2010, la minimaison suscite une curiosité croissante auprès des consommateurs en quête d’un mode de vie axé sur la simplicité. Ses promoteurs vantent la possibilité de profiter d’un environnement abordable et sain, tout en s’accordant une plus grande liberté financière.

Directeur du développement d’Habitat Multi Générations et membre du comité organisateur du Festival des minimaisons, Claude Trépanier (C.T.) fait le tour du sujet.

Question 1: D’où vient cet engouement pour ce concept d’habitation minimaliste, à mille lieues du rêve conventionnel de la grande maison unifamiliale implantée sur un vaste terrain en banlieue?

(Réponse C.T.): «On rapporte que ce serait une femme qui, à la suite de la crise immobilière de 2008-09 aux États-Unis, a proposé de construire des micromaisons sur roues, pour réduire la dépendance économique et payer moins de taxes foncières. Ce mouvement des « tiny houses » a pris de l’ampleur depuis ce temps. Il existe maintenant plusieurs festivals aux USA, qui attirent jusqu’à 40 000 personnes par édition. Le marché est si récent que le nombre de projets de minimaisons aux États-Unis ou au Canada n’est pas encore documenté formellement par des analystes de l’immobilier.»

Question 2: Y a-t-il une clientèle cible typique (les jeunes) pour ce produit résidentiel?<@$p>

(Réponse C.T.): «Non, pas à ma connaissance. Pour les micromaisons sur roues, ça peut être des jeunes qui aiment la vie de nomade. Mais, nous rencontrons aussi des retraités qui n’ont pas les moyens de payer leur hypothèque actuelle ou ne sont pas admissibles à un prêt hypothécaire. Nos clients jusqu’à présent sont variés, incluant des personnes seules actives, des personnes seules à faible mobilité, des jeunes célibataires, des couples, de jeunes familles, des nouveaux retraités, et des personnes âgées.»

Question 3: Serait-il possible de rentabiliser un tel projet dans les grandes villes où les terrains sont plus rares et les valeurs foncières plus élevées?<@$p>

(Réponse C.T.): «Ça dépend de la grandeur du terrain. Évidemment, la superficie des terrains doit s’adapter aux exigences des municipalités en termes de rendement foncier par pied carré pour payer les infrastructures (rues, aqueduc, égouts, électricité, etc.). Nous avons des plans de lotissement pour de petites maisons en rangées à deux étages. Il y a un projet de 75 minimaisons à Sherbrooke, dont la superficie doit être supérieure à 480 pieds carrés. Drummondville les accepte, alors qu’Ottawa autorise les micromaisons dans les cours arrière de maisons existantes. L’idée fait du chemin.»

Question 4: L’intérêt soulevé par cette option qui élargit l’accès à la propriété résistera-t-il au phénomène des modes passagères?<@$p>

(Réponse C.T.): «Quand vous avez une maison ordinaire dans le quartier Rosemont (classe moyenne) à Montréal en vente à 1,4M$ et que la valeur moyenne des maisons au Québec augmente de 9% par année, soit trois fois plus que le coût de la vie… Je suis sûr que la réduction de la superficie des maisons pour obtenir un prix plus bas est une tendance de fond qui ira en augmentant. À moins que le prix des maisons baisse. En tant que promoteur immobilier de projets domiciliaires de petites maisons, nous étions parmi les premiers en 2013. Il y a aujourd’hui environ une trentaine de municipalités du Québec qui acceptent, ou analysent des projets de minimaisons, principalement pour attirer de nouveaux résidents à revenus modestes. L’intérêt semble pour le long terme.»

Pour plus d’information : www.festivalminimaisons.quebec

Métro Média

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