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Passeport vaccinal: des dépenses importantes… pour quelques semaines

Un code QR devant une succursale SAQ. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les sommes importantes investies pour mettre en place le passeport vaccinal dans les SAQ, les SQDC et les magasins à grande surface n’auront finalement servi que pour quelques semaines. Avec la fin du passeport prévue dès demain, certains dénoncent cette dépense importante.

La présence d’agents de sécurité à la Société des alcools du Québec (SAQ) aurait coûté des centaines de «centaines de milliers de dollars» depuis l’implantation du passeport vaccinal il y a un mois. Les agents n’y seront plus dès demain.

Craignant que le passeport vaccinal crée des tensions dans les succursales, les SAQ ont fait appel à des agents de sécurité pour «assurer la sécurité des clients et des employés». Une demande à un fournisseur externe a donc été déployée à l’échelle provinciale.

Plusieurs commerces à grande surface ont aussi dépensé des sommes importantes pour des agents de sécurité. «Comme les commerces, les firmes de sécurité connaissaient des problèmes de main-d’œuvre. Les déployer a été complexe et très cher», affirme le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Jean-Guy Côté.

Investissement de courte durée

Dans les commerces à grande surface, le passeport vaccinal aura été exigé pendant moins d’un mois. Mais la CQCD se réjouit de son retrait.

On avait prévenu le gouvernement que l’imposition du passeport vaccinal serait difficile, et l’expérience l’a montré. Si on veut augmenter les taux de vaccination, j’espère qu’on trouvera une autre solution la prochaine fois.

Jean-Guy Côté, directeur général du CQCD

«Les commerces devaient placer un, sinon deux employés aux portes des magasins en période achalandée. Ça coûtait très cher et c’était complexe, alors qu’on est en pénurie de main-d’œuvre, explique M. Côté. Il a aussi été nécessaire pour eux d’acheter des téléphones pour le scan des passeports ou de rembourser le compte mobile de leurs employés. Ce n’est pas l’idéal.»

Le Conseil du patronat du Québec estime aussi que le retrait du passeport vaccinal est positif. «L’outil posait déjà des difficultés sur le terrain en contexte de pénurie de main-d’œuvre, constate son président, Karl Blackburn. Par contre, ce sont encore les mêmes qui devront attendre plus longtemps, comme les restaurateurs, les bars, les salles de spectacle.»

Le conseil espère qu’avec le retrait du passeport vaccinal, le gouvernement rendra davantage disponibles les tests de dépistage ainsi que les médicaments antiviraux.

«Contradictions»

La fin du passeport vaccinal suivra donc l’échéancier général de déconfinement annoncé par le gouvernement Legault, qui s’échelonnera aussi jusqu’au 14 mars, en n’étant plus exigé dans les bars, les restaurants et pour les visites dans les CHSLD.

Pourtant, le premier ministre François Legault tranchait au début du mois de février: le passeport vaccinal était là pour rester. Un changement de cap remarqué par l’opposition officielle. «Les messages sont contradictoires, on ne sait pas comment ils prennent leurs décisions», déplore la cheffe des libéraux, Dominique Anglade.

Encore une fois, le parti demande la fin de l’urgence sanitaire. «L’état d’urgence veut dire que François Legault gouverne seul, qu’il peut octroyer les contrats qu’il veut à qui il veut, qu’il peut décider des mesures qu’il veut mettre en place comme le couvre-feu, qu’il a des pouvoirs extraordinaires. François Legault a oublié ce que c’était que de gouverner en démocratie», considère Dominique Anglade.

Les péquistes demandent aussi la fin de l’urgence sanitaire. «On n’a pas à être l’un des rares Parlements en Occident qui n’est pas capable de débattre des décisions importantes, parce que le gouvernement considère que la démocratie, ce n’est pas important», conclut le chef Paul St-Pierre Plamondon.

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