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Deuil-Jeunesse en mode survie

La Corporation des thanatologues du Québec a remis un chèque de 12 000$. Photo: Métro Média Mona Lechasseur

L’organisme Deuil-Jeunesse lance un cri du cœur pour remplir ses coffres d’argent, à défaut de quoi ses services pourraient être compromis.

«Je vois ce qui arrive devant, et ça me fait peur. J’ose demander de l’aide.» La présidente-directrice générale, Josée Masson, indique que depuis la pandémie, les demandes des citoyens et les frais augmentent pour son siège social et ses bureaux régionaux, mais que les fonds ne suivent pas. «Si on ne trouve pas d’argent, des choix difficiles devront être faits. En 14 ans, c’est la première fois que je demande de l’aide comme ça.» Tous les dons sont importants, mais l’équipe se lance le défi de trouver 1000 donateurs de 100$, et 100 donateurs de 1000$.

Poursuivre sa mission

Josée Masson mentionne que son organisme est référé dans de nombreuses situations par les écoles, pompiers, policiers, DPJ et hôpitaux, pharmaciens et familles. Son équipe offre un suivi familial ou individuel pour pouvoir mieux fonctionner au quotidien, ainsi qu’un service d’urgence. «On peut recevoir l’appel d’une maman qui vient de voir son mari pendu dans la maison, et qui veut savoir comment parler à ses enfants quand ils reviendront de l’école, par exemple. On peut être interpelé pour les élèves quand un enseignant meurt dans un accident de voiture. On sauve des vies à un autre niveau. C’est notre expertise et elle est importante.»

Josée Masson, PDG chez Deuil-Jeunesse/Métro Média Mona Lechasseur

Un soutien indispensable

Le creux de vague a été amorcé pendant la pandémie. «Avant la pandémie, Deuil-Jeunesse avait un bel envol vers la pérennité, poursuit-elle. Mais avec la pandémie, on a eu moins d’activités de financement, moins de conférences, moins de formations. La première année, il y a eu des fonds d’urgence. La deuxième année, déjà j’avais des peurs, que je partagerais avec mes collaborateurs. Cette année, on a un constat que c’est difficile.»

Ce que je ne veux pas, c’est toucher à la qualité des services, et c’est ça qui me fait peur.

Josée Masson, PDG de Deuil-Jeunesse

Les subventions du gouvernement du Québec récurrentes représentent 10% du budget. «On a quatre fois plus de demandes qu’il y a deux ans, avec moins de ressources financières, lance-t-elle. Les programmes gouvernementaux s’attachent à de nouveaux projets. Moi je n’en veux pas, de nouveaux projets. Moi mon projet, c’est de pouvoir continuer ma mission et d’aider les 15 à 20 personnes qui nous appellent à tous les jours.»

Une expertise qui coûte chère

Ce qui rend la tâche difficile, c’est que l’organisme doit embaucher des professionnels de la santé pour pouvoir rendre ses services très spécialisés. «Deuil-Jeunesse ne donne pas des services qui sont bénévoles. J’ai 21 salaires de professionnels à payer, qui sont dans des ordres professionnels.»

Un soutien indispensable

La mère de Romy et Norah Carpentier, Amélie Lemieux, vit encore aujourd’hui les conséquences du décès tragique de ses filles. «Il y a deux ans, je ne savais pas si toutes les émotions que je vivais et les actions que je faisais étaient normales. Ça fait deux ans que j’ai la même intervenante, deux fois par semaine pour me faire grandir. Si Deuil-Jeunesse n’est plus là, je serai démunie. Il y a toujours des hauts et des bas. Tout me ramène au deuil, là c’est l’Halloween et je n’achèterai pas de costumes. C’est bientôt ma fête et je n’aurai pas de dessins.»

En guise de soutien, la Corporation des thanatologues du Québec a remis un montant de 12 000$ pour lancer la campagne, qui se terminera le 31 décembre. Un blitz sera lancé à l’évènement Mardi je donne le 27 novembre prochain.

Les dons peuvent être faits par téléphone en appelant l’organisme ou en ligne sur le site Web www.deuil-jeunesse.com.

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