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Le dossier du pont de Québec à nouveau dans l’impasse

Une entente pour le transfert du pont de Québec du CN au fédéral se trouve bloquée par le gouvernement du Québec. Photo: Métro Média - Archives

TRANSPORT – Sur le point d’être scellées, les négociations pour la rétrocession du pont de Québec se retrouvent dans l’impasse. Pour des raisons inconnues pour le moment, le gouvernement du Québec a décidé de s’ingérer dans les pourparlers entre le Canadien National (CN), actuel propriétaire de l’infrastructure, et le gouvernement fédéral.

Ce revirement survient alors qu’une entente pour le transfert de propriété aurait été conclue dernièrement. Selon les informations qui ont filtré, le contrat prévoyait que le CN verserait une compensation financière à Ottawa. Celle-ci s’échelonnerait sur 50 ans afin de couvrir les besoins de réfection du pont centenaire.

De son côté, le fédéral devenait l’unique propriétaire de l’infrastructure et s’engageait à en assurer la pérennité. Par ailleurs, la transaction prévoit que des loyers d’utilisation seront facturés aux deux locataires du pont de Québec, soit le CN pour la voie ferrée et le ministère des Transports du Québec pour le tablier routier.

Or, en tant que principal locataire, le gouvernement du Québec dispose d’un droit de préemption. Cela lui permet d’examiner toute offre d’achat soumise au CN. D’après ce que rapporte Radio-Canada, le négociateur fédéral au dossier, Yvon Charest, a demandé à Québec de ne pas interférer afin de permettre la transaction. Cette requête aurait été rejetée et l’entente se trouve ainsi bloquer.

Incompréhension et inquiétude

En entrevue sur les ondes de Première Heure (SRC), M. Charest a confié ne pas comprendre la position du provincial. D’autant plus que le droit de préemption sert habituellement à faire une contre-offre pour acquérir le bien en question, ce qui n’a jamais été dans les plans du MTQ. Par ailleurs, le gouvernement Legault n’a pas justifié sa décision et demeure muet aux demandes d’explications des médias.

«On s’attendait à ce que ce soit le CN qui soit difficile à convaincre et là, à la surprise générale, c’est le provincial qui complique la situation», déplore le négociateur fédéral. Après de longues négociations pas toujours faciles, ce revirement inattendu n’est pas sans le décevoir et même l’inquiéter. Il y a eu la pandémie, puis l’élection fédérale, puis un changement à la haute direction de la compagnie ferroviaire et voilà qu’un nouveau délai se met en travers d’une entente imminente.

Tout contretemps dans pareil épineux dossier s’avère toujours risqué. Les intérêts actuels des parties peuvent changer au fil du temps. Sans oublier qu’à la veille d’une campagne électorale provinciale, décevoir les électeurs qui réclament depuis 15 ans une intervention pour assurer la sauvegarde du vénérable pont peut aussi avoir des répercussions.

Nouveau loyer et frais d’entretien

Une partie de l’explication pourrait résider dans les coûts importants associés à la réfection du pont de Québec. Longtemps négligée par son propriétaire privé, l’infrastructure nécessiterait des investissements de plus de 1G$. La facture se répartit en quelque 800M$ pour sa remise en état incluant la peinture et en 200M$ pour le remplacement du tablier.

Par le passé, la position de Québec a toujours été de payer pour le tablier, mais pas pour la structure. De plus, le loyer actuel de 7M$ par an versé par le MTQ au CN est appelé à être ajusté à la hausse pour assurer la pérennité du pont. Toujours selon les fuites provenant de l’entente, pour chaque dollar versé par le provincial, le fédéral prévoit d’en investir deux.

Lire notre article dans lequel le gouvernement du Québec précise sa position dans le dossier du pont de Québec.

Métro Média

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