Une tour d’habitation à la place de l’école Vision à Saint-Augustin

CONSTRUCTION. Le site de l’école primaire privée Vision, sur la rue Pierre-George-Roy à Saint-Augustin, accueillera un immeuble résidentiel de huit étages. Le projet pourra avoir lieu malgré le règlement de contrôle intérimaire qui impose un moratoire sur toute nouvelle construction dans le secteur des campus. C’est que le lot visé profite d’une entente hors cour préalable accordée en 2014 par l’administration municipale précédente.

Envisagée par Immofab Construction, la tour d’habitation comptera 150 logements. Nécessitant un investissement de 26M$, le projet baptisé Diadem alliera des maisons de ville aux deux premiers niveaux et des appartements aux étages supérieurs. Les plans préliminaires prévoient 215 cases de stationnement en souterrain et 30 autres extérieurs pour les visiteurs.

Les informations ont été rendues publiques en raison d’une demande de dérogation mineure déposée par le promoteur acquéreur. Approuvée par le conseil municipal à la recommandation du comité consultatif d’urbanisme, celle-ci visait à autoriser un coefficient d’occupation au sol réduit. Le futur bâtiment couvrirait ainsi une superficie équivalente à 7,26% du lot, plutôt que les 9% actuels. Cela permettra d’y conserver davantage de verdure.

Présente à la consultation publique sur la dérogation mineure requise, la directrice générale de l’école Vision de Saint-Augustin a voulu justifier le projet et se faire rassurante. «Le bâtiment dont nous sommes locataires est désuet. Cela nous oblige à relocaliser nos activités, car il ne répond plus aux normes du ministère de l’Éducation. Pour ce qui est des craintes d’ajout à la circulation, l’impact de 150 ménages ayant des horaires de déplacements variés sera moindre que celui des parents qui raccompagnent et récupèrent leurs enfants tous en même temps», explique Marie-Claude Bussières.

Derniers projets du genre

Le projet Diadem s’annonce comme l’un des derniers à voir le jour dans le secteur des campus pour un bon bout de temps. En fait, il reste un seul autre lot (celui d’une chapelle abandonnée) profitant d’une entente hors cour, qui l’exempte du moratoire sur les nouvelles constructions. Par ailleurs, le plan quinquennal d’immobilisations de la Ville prévoit un investissement de 2,8M$ dans la réfection de la rue Pierre-Georges-Roy. Des travaux préparatoires sont d’ailleurs entamés.

Interrogé sur la capacité d’alimentation en eau dans le secteur, le maire Sylvain Juneau n’a pas d’inquiétude. «Les réserves nécessaires ont été prévues pour les projets anticipés. Toutefois, prévient-il, on approche de la limite et c’est une des raisons qui ont motivé le recours à un règlement de contrôle intérimaire.»

Producteurs agricoles inquiets

Les producteurs agricoles de l’UPA de Québec et Jacques-Cartier se sont pour leur part manifestés dans le débat entourant le développement de Saint-Augustin. D’une part, ils s’encouragent et saluent l’adoption par le gouvernement de la première Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire. Celle-ci propose de repenser le développement des municipalités en contrant l’étalement urbain et la perte de territoires agricoles.

D’autre part, le regroupement s’inquiète des intentions d’expansion de la Ville formulées dans son plan d’urbanisme en révision. Les producteurs déplorent que la démarche vise «un agrandissement du périmètre urbain en détruisant plus de 115 hectares en zone agricole pour réaliser du développement résidentiel et industriel». Aux aguets, ils attendent avec impatience la prochaine ronde de consultations publiques sur le sujet.

Le Diadem en détail

• Investissement de 26,25M$ projeté par Immofab
• Bâtiment résidentiel de 150 logements sur huit étages
• Logements de types maisons de ville et appartements (3½, 4½ et 5½)

Métro Média