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Dons d’organes: hausse des listes d’attentes pour une transplantation

Salle d'opération
Après la baisse causée par la pandémie, le nombre d'opérations de transplantation d’organes a regagné du terrain en 2022. Photo: iStock

DOSSIER. Sans surprise, la pandémie a eu des impacts négatifs sur les activités en salle d’opération. Cette réalité n’a pas épargné le secteur des greffes d’organes. Dans son bilan 2021, Transplant Québec constate que le nombre de Québécois en attente d’une transplantation a augmenté de plus de 10% en 2021. Il s’agit d’une hausse importante qui n’a pas été observée au cours des 10 dernières années.

L’an dernier, 144 Québécois ont fait un don d’organe. Comme plusieurs organes peuvent être prélevés sur un même donneur, un total de 409 personnes ont pu être transplantées et ainsi espérer une vie plus normale. Au rayon des nouvelles plus positives, cela représente une amélioration de 4% sur 2020, qui fut la pire année en cette matière. Malgré tout, le Québec compte 888 personnes en attente d’un don d’organe.

Coup d’œil aux données compilées au Québec durant les trois dernières années. Tableau gracieuseté – TQ

«Assurément, 2020 a été particulièrement difficile, tandis que 2021 a connu une légère amélioration. La pandémie a non seulement occasionné des ruptures de service et du délestage dans le milieu hospitalier, mais elle a aussi provoqué une diminution du nombre de donneurs potentiels. Un phénomène attribuable à plusieurs facteurs», concède  Louis Beaulieu, directeur général de Transplant Québec.

D’abord, en début de pandémie, le tri des donneurs s’est resserré de façon préventive, par crainte de transmettre la Covid-19 avec un organe infecté. Parallèlement, le confinement et le télétravail ont grandement réduit le nombre de décès accidentels pouvant mener à d’éventuels dons d’organes. Il faut ici savoir que ce ne sont pas tous les types de morts qui s’avèrent propices à une ou des transplantations.

«En effet, un donneur potentiel est principalement une personne blessée fatalement, qui se retrouve aux soins intensifs. Elle est maintenue en vie sous respirateur (ventilée) avec absence de toute activité neurologique (mort cérébrale). Il s’agit d’un état contrevérifié par des médecins spécialistes et irréversible. Bref, ces conditions optimales ne se présentent que dans environ 7% des décès pouvant mener à un don effectif», précise Dr Mathieu Weiss, directeur médical à Transplant Québec et pédiatre intensiviste au CHU de Québec.

Bien que l’activité en don d’organes ait repris de façon encourageante depuis le début de 2022, il reste du chemin à parcourir pour améliorer les choses. Tous les aspects, que ce soit sur les plans de la législation, de la sensibilisation et de l’organisation logistique, doivent être bonifiés. Une culture du don encore mieux implantée favoriserait un meilleur référencement. «Les donneurs d’organes se font extrêmement rares. Pour chacun d’entre eux non référés, ce sont jusqu’à huit vies qui auraient pu être sauvées grâce à la transplantation», illustre M. Beaulieu.

Selon le directeur général de Transplant Québec, Louis Beaulieu, la pandémie a eu un impact sur les greffes d’organes, mais aussi sur le référencement de donneurs. Photo gracieuseté – TQ

Disparités régionales

Au chapitre des références, la région de Montréal se démarque comme la plus performante au prorata de la population. Elle affiche un taux de 15 donneurs potentiels pour 100 000 habitants. Suivent de près le Saguenay-Lac-Saint-Jean (13,6) et la Gaspésie-Îles-la-Madeleine (13%). Les références sont faites à Transplant Québec par un professionnel de la santé qui identifie un donneur potentiel selon des procédures types pour le don d’organes ou dans un contexte d’aide médicale à mourir.

De son côté, la région de Québec affiche des statistiques appréciables (9,7%), sans parvenir à se hisser sur le podium pour le consentement. Ici comme partout, il faut que les hôpitaux soient mieux outillés pour identifier et référer les donneurs potentiels. «Le peuple québécois est connu pour sa solidarité. Or, il n’y a pas de plus beau geste d’altruisme et de bienveillance que le don d’organe», conclut Dr Weiss.

Le saviez-vous?

  • Un donneur peut sauver jusqu’à huit vies et redonner la santé à 20 personnes en incluant le don de tissus.
  • Il n’y a pas d’âge pour donner, seule la qualité des organes est déterminante. Au Québec, le donneur le plus âgé avait 92 ans, alors que l’âge moyen se situe à 52 ans.
  • Les plus récents sondages révèlent que 92% des Québécois sont favorables au don d’organes.

Lire aussi les trois autres textes de ce dossier:

Pour plus d’information: transplantquebec.ca.

Évolution de la situation au Québec sur les 10 dernières années. Tableau gracieuseté – TQ

Métro Média

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