Les vapeurs de l’incinérateur seront réutilisées

QUALITÉ D’AIR. Les vapeurs de l’incinérateur de Québec seront revalorisées en énergie pour soutenir les besoins énergétiques du CHU de Québec. Les infrastructures requises devraient être disponibles d’ici quatre ans près de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.

La Ville de Québec et le Centre Hospitalier universitaire (CHU) de Québec-Université Laval recevront 11,5 M$, dont un prêt remboursable de 10 M$, pour la construction d’un système de chauffage. Ce système récupérera de la vapeur rejetée par l’incinérateur municipal de la ville. Le projet permettrait de réduire les émissions de GES produites par la nouvelle centrale énergétique, d’améliorer la qualité de l’air, de réduire les besoins d’eau potable de l’incinérateur et de réduire la consommation d’énergie pour l’hôpital.

Avantages prévus

Parmi les nombreux avantages du projet figurent une réduction de 52 % de la consommation de combustibles fossiles et d’électricité provenant du réseau, ainsi qu’une réduction de 94 % des émissions de gaz à effet de serre, par rapport à un scénario de référence, c’est-à-dire de réduire 10 000 tonnes de gaz à effet de serre, particulièrement dans le quartier Limoilou. Selon les estimations, c’est l’équivalent de retirer 2500 voitures sur les routes.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, est confiant de la portée de ce projet. «Ce projet reflète la nécessité d’agir pour la qualité de l’air, et s’inscrit dans notre stratégie de développement durable. On vise à réduire au maximum les effets indésirables de l’incinérateur, et on doit valoriser nos déchets. En fonction d’où on part dans la gestion de déchets, c’est la meilleure des solutions. Ce projet est novateur et livrera des solutions. On va plus loin et plus vite.»

Ce dernier était présent pendant l’annonce, de même que le ministre de la santé au fédéral Jean-Yves Duclos, le président-directeur général du CHU de Québec Martin Beaumont et le deuxième vice-président de la Fédération canadienne des municipalités, Scott Pearce.

D’autres projets municipaux en lien avec la qualité de l’air sont en cours dans d’autres villes du Québec, dont Drummondville et Candiac.

Opposition

Transition Québec et le Mouvement pour une ville zéro déchet ont toutefois émis des réserves sur le projet, dénonçant, entre autres, un manque d’actions des autorités sur la question du climat. Jackie Smith de Transition Québec a mentionné par voie de communiqué que l’incinération dans Limoilou est un problème de qualité de l’air. «C’est de l’écoblanchiment, on tente de nous faire croire que l’incinération, c’est tout beau, tout propre, mais ce n’est pas le cas. L’incinérateur nuit à la qualité de l’air dans Limoilou et il n’a pas sa place dans un secteur densément peuplé.»