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La santé mentale: un enjeu de taille pour le SPVQ

Photo: iStock

SÉCURITÉ. Les patrouilleurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) répondent en moyenne à 16 appels tous les quarts de travail en lien avec la santé mentale. 

Durant le plénier qui s’est tenu le 2 mars dernier à l’hôtel de ville de Québec à la demande de l’Opposition, le directeur de police Denis Turcotte est venu expliquer comment cet enjeu modifie les méthodes d’intervention. «Notre travail n’est pas juste d’assurer la sécurité. Nous travaillons de pair avec les organismes pour que les personnes vulnérables soient prises en charge sans délai et qu’un suivi soit fait après notre intervention», a-t-il indiqué, mentionnant du même souffle que ces façons de faire peuvent toutefois engendrer des temps d’intervention plus longs, mais nécessaires.

Depuis 2020, le Service de police s’est donné comme objectif de mieux outiller les policiers en offrant davantage de soutien durant les interventions qui touchent la santé mentale, et davantage de formations à tout le personnel policier. Il a aussi mis en place une unité spéciale, l’équipe Multi, qui offre du soutien aux personnes itinérantes et à celles qui vivent avec des enjeux de santé mentale. L’équipe les réfère au besoin à des organismes, comme PECH ou le CIUSSS, afin de leur offrir un filet de sécurité social en fonction de leurs besoins. Depuis la mise sur pied de ces initiatives, le SPVQ note une meilleure communication et un rapprochement significatif avec cette clientèle vulnérable. Le Service voit aussi une diminution du nombre de cas récurrent. C’est donc dire que les liens tissés par les patrouilleurs avec cette clientèle fragile, en plus du travail de première ligne effectué avec les ressources communautaires sur le terrain, donnent des résultats significatifs, et par le fait même, assurent la sécurité de la population.

Et la santé des policiers?

Les interventions musclées de l’unité GRIPP sur des citoyens issus de la diversité à l’automne dernier ont fait naitre des questions d’ordre éthique et de santé mentale à l’égard des policiers. Une évaluation externe a d’ailleurs été commandée pour faire la lumière sur les incidents, particulièrement sur le profilage racial et la brutalité policière. À ce sujet, Denis Turcotte est d’avis qu’il n’y a pas de profilage dans son Service, et qu’il serait mis au courant sans délai si tel était le cas. Dans un communiqué, la Ligue des droits et libertés (section Québec) a toutefois dénoncé le manque de questions sur ces sujets de la part des élus.

Selon Denis Turcotte, les statistiques en lien avec les absences au travail liées à la santé mentale des policiers demeurent stables. «On voit une complexification des opérations depuis quelques années. Nous avons une bonne structure de prévention. On travaille en amont des défis. En fonction de la complexité de leur travail, les policiers sont obligés de rencontrer un psychologue. Ils sont parfois référés en traitement via le programme d’aide aux employés de la Ville.»

Le Service de police compte 1033 employés et dessert une population d’environ 600 000 personnes. En 2020, il a effectué plus de 122 000 interventions policières. Le directeur se dit ouvert à l’amélioration de son organisation. «On se questionne toujours à savoir si l’on est dans les meilleures pratiques. Je ne vois pas la fin de l’amélioration.»

 

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