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SPVQ: un plan pour revoir les pratiques policières

Photo: Métro/archives

Le Service de police de la Ville de Québec souhaite mieux éduquer ses policiers afin d’améliorer ses pratiques en matière de diversité, d’équité et d’inclusion. L’organisation embauche également deux experts externes qui contribueront à l’enquête interne concernant les différentes vidéos d’interventions controversées qui ont circulé dans les médias la semaine dernière. 

Entourés du directeur adjoint à la surveillance du territoire, André Turcotte, et de l’experte-conseil en diversité, équité et inclusion, Iréna Florence Harris, le chef du SPVQ, Denis Turcotte a présenté jeudi les grandes lignes d’un plan d’action en quatre volets pour de meilleures pratiques policière. Ce plan inclut notamment l’embauche d’un expert en emploi de la force désigné par l’École nationale de police du Québec (ENPQ) et d’un examinateur externe indépendant. «C’est une question de transparence. Ce n’est pas une affirmation comme quoi nos propres experts ne sont pas bons. Ils ont été formés par l’École de police. C’est juste pour avoir un regard externe de quelqu’un qui a un pas de recul [par rapport à nous]», a justifié Denis Turcotte. 

Le plan prévoit également une association avec la Chaire de recherche sur l’intégration et la gestion des diversités en emploi de l’Université Laval afin de former les policiers sur les compétences culturelles à développer ainsi que sur les possibles biais inconscients qu’ils pourraient avoir. «Les biais inconscients, ce sont les raccourcis que notre cerveau prend pour comprendre le monde. Nous en avons tous. Il y en a qui sont négatifs, d’autres qui sont positifs», explique Mme Harris. Cette association permettra également de revoir les processus de recrutement au sein du SPVQ afin d’améliorer la représentativité des minorités visibles. Une quarantaine d’actions récurrentes en ce sens sont prévues. L’organisation souhaite aussi embaucher ses premiers policiers issus des minorités visibles dans la prochaine année. 

Révision du mandat de GRIPP 

L’unité GRIPP au cœur de la controverse verra aussi son mandat être révisé au cours des prochaines semaines. La mise en place d’éventuelle modification à celui-ci ainsi qu’à la composition du groupe devraient se faire d’ici la fin du mois de février. «L’unité GRIPP est nécessaire et primordiale pour assurer la paix et le bon ordre ainsi que pour combattre la criminalité. Elle œuvre souvent auprès d’une clientèle hautement criminalisée. Le soutien offert aux agents de GRIPP qui sont soumis à une grande pression de façon récurrente fait partie des points que le SPVQ entend réviser», a indiqué le directeur adjoint à la surveillance du territoire, André Turcotte.

Accélération

Le SPVQ soutient que ce plan de développement était en chantier bien avant les événements de la semaine dernière. Selon le chef Denis Turcotte, les travaux ont commencé il y a un an. Toutefois, dans le but de maintenir la confiance des citoyens, certains échéanciers ont été revus. C’est le cas notamment pour la révision du mandat de l’unité GRIPP et les formations sur les compétences culturelles ainsi que sur les biais inconscients. 

Réactions politiques

Rencontrée en marge d’une annonce sur la relance du tourisme, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault s’est dite satisfaite par les explications du chef de police. «Je trouve ça très intéressant ce qu’ils font notamment avec l’Université Laval. Ce qui me rassure, c’est de voir que depuis le tout début, le service de police et l’administration municipale prennent les choses très au sérieux. Ils prennent les décisions nécessaires et les enquêtes se font. On le voit par les décisions qui ont été prises, notamment les suspensions et le fait que comme ministre j’ai été informée d’allégations relatives à des infractions potentiellement criminelles. Je vais attendre le résultat des enquêtes pour commenter davantage», a-t-elle affirmé. 

De son côté, le maire de Québec, Bruno Marchand a mentionné que l’annonce du chef de police était «un jalon important». «C’est un service de police qui accepte de dire qu’il est capable de remettre en question certaines de ses pratiques et de poser des gestes rapidement», a-t-il ajouté. 

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