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Serre: la demande de permis de démolition sur le bureau de la Ville

La grande serre située sur l'ancien site du zoo de Québec. Photo: /Photo Métro Média - Perrine Gruson

SAUVEGARDE. Le maire de Québec Bruno Marchand martèle que la Ville n’a que très peu de poids sur le sort de la grande serre de Charlesbourg, mais un fait demeure: c’est elle qui doit délivrer le permis de démolition qu’a demandé le propriétaire du bâtiment.

Questionné au sujet du sort de la serre de Charlesbourg en marge d’une conférence de presse, le maire de Québec Bruno Marchand a confirmé que la Ville a reçu une demande de permis pour sa démolition de la part de son propriétaire, le Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries. «On a demandé d’avoir plus de précisions sur le dossier, a expliqué le maire. Nous avons parlé avec le Centre de services scolaire, et on est en train d’évaluer les choses.» Le maire a mentionné que son administration a un rôle très limité dans le dossier, n’étant pas propriétaire. «Le terrain ne nous appartient pas. Ce qu’on a à émettre, c’est un permis de démolition. Maintenant, on va voir et attendre d’avoir les rapports pour statuer.» 

Demande de moratoire

Dans un communiqué émis le 1er décembre, l’organisme qui chapeaute la sauvegarde de la serre, Jardin de la Capitale, demande la confirmation du moratoire sur la démolition de la serre et espère que la discussion entreprise entre le maire de Québec et le Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries aura bientôt un dénouement positif. Depuis plusieurs mois, l’organisme a fait de nombreuses démarches pour trouver des solutions qui permettraient de conserver la serre.

La pétition initiée le 24 octobre dernier a atteint aujourd’hui plus de 13 000 signataires. Depuis, trente groupes et personnalités du milieu social, environnemental et politique ont également donné leur appui pour la préservation et la revitalisation de cette grande serre, en plus de nombreux citoyens. Cette pétition a été déposée le 19 novembre au bureau de la vice-première ministre et ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault et au bureau du maire. «Toutes ces personnes et groupes espèrent un dénouement positif des démarches du nouveau maire de Québec», a rappelé Michel Lagacé, président de Jardin de la Capitale.

Silence radio

Dans un communiqué, la députée de Taschereau Catherine Dorion affirme avoir tenté de joindre le député de Charlesbourg Jonatan Julien, le cabinet de Geneviève Guilbault et celui du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, sans recevoir de réponse. «Où sont passés les ministres de la CAQ à Québec? Les groupes locaux les interpellent, flanqués d’une pétition impressionnante, et n’obtiennent aucune réponse! C’est ça, l’implication de la CAQ sur le terrain? Ignorer les groupes organisés et crédibles qui les interpellent de bonne foi pour l’avenir de la grande serre de Charlesbourg, ce lieu unique en Amérique du Nord?», a-t-elle décrié. De son côté, Métro Charlesbourg a demandé un suivi du dossier au bureau de la vice-première ministre et ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault. L’équipe du cabinet a renvoyé la balle du côté au Centre de services scolaire.

Le député de Charlesbourg Jonatan Julien avait donné son avis sur le dossier il y a quelques semaines, affirmant que tout a été tenté de bonne foi pour sauver la serre, et mentionnant que sa démolition est maintenant la seule option. Le Centre de services scolaire exprime le même message. Toutefois, les défendeurs de la serre continuent de croire au potentiel du site. Selon Jardin de la Capitale, il est faux de penser que la serre, tout comme le Pavillon des fauves et des primates est trop spécialisée pour changer de vocation.  «Le Pavillon a déjà des vestiaires et des toilettes qui avait été aménagés par l’Hôtel de glace qui l’utilisait de 2011 à 2013», réplique Michel Lagacé.

En ce qui concerne les projets potentiels, ce dernier mentionne qu’en quinze ans, trois courtes fenêtres de développement du site ont été offertes par le gouvernement. Selon Jardin de la Capitale, les projets proposés des dernières années ont dû être abandonnés en cours de route, et le dernier appel de projet lancé en 2021 n’offrait que très peu de temps pour concevoir un projet d’envergure. «Quant à l’évaluation qui a été faite du projet déposé en juin par Jardin de la Capitale en seulement 45 jours, l’appel d’intérêt, qui était parsemé d’embûches ne servait qu’à procurer au gouvernement une caution morale pour justifier la démolition de la serre. Le projet que Jardin de la Capitale a déposé aurait mérité une meilleure considération et nous croyons que les arguments donnés pour son refus ne sont pas justes et font preuve d’un manque d’ouverture complet et constant du gouvernement. Si ces arguments sont si solides, nous demandons qu’ils nous soient expliqués et d’en discuter avec le gouvernement», a-t-il conclu.

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