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Lien découvert entre la Covid-19 et les problèmes neurovasculaires

Photo: 123RF

SANTÉ. Des chercheurs de l’Université Laval auraient découvert comment le virus SARS-CoV-2 provoque des problèmes neurologiques d’origine vasculaire chez 30% des personnes hospitalisées en raison de la Covid-19. Ils ont établi que le mécanisme responsable de ces complications, incluant confusion, troubles de mémoire et, dans les cas plus graves l’AVC, serait lié à la protéine S. Celle-ci est connue pour favoriser le rattachement du virus aux cellules humaines.

L’équipe dirigée par Ayman ElAli, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec, a observé ce mécanisme en mettant la protéine S du virus SARS-CoV-2 en présence de cellules spécialisées du cerveau, les péricytes. Les détails de cette découverte viennent d’être publiés dans le numéro de décembre de la revue Neurobiology of Disease.

«Les péricytes sont des cellules qui entourent les petits vaisseaux sanguins du cerveau, précise le professeur ElAli, également titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interactions neurovasculaires moléculaires et cellulaires. Elles jouent un rôle essentiel dans la régulation du débit sanguin cérébral. Elles assurent aussi la stabilisation du réseau vasculaire et elles modulent la réponse inflammatoire.»

Tests révélateurs

Or, des études récentes ont démontré que les péricytes du cerveau expriment en abondance le récepteur ACE2, auquel se lie la protéine S du virus de la Covid-19. Pour éclaircir la dynamique entre cette protéine et les péricytes humains, les chercheurs ont réalisé une série de tests en laboratoire dans des conditions reproduisant ce qui survient lors d’une infection sévère à la Covid-19.

Ils ont ainsi démontré qu’en présence de la protéine S, les péricytes subissent des transformations qui augmentent leur capacité à se contracter. «Lorsque les contractions des péricytes sont excessives, le débit sanguin peut diminuer au point où les tissus du cerveau peuvent être privés d’oxygène. C’est l’équivalent d’un petit accident vasculaire cérébral, sans qu’il y ait de caillot», explique le professeur ElAli.

L’étude parue dans Neurobiology of Disease est signée par Rayan Khaddaj-Mallat, Natija Aldib, Maxime Bernard, Anne-Sophie Paquette, Aymeric Ferreira, Sarah Lecordier, Armen Saghatelyan, Louis Flamand et Ayman ElAli.

Selon l’étude parue dans Neurobiology of Disease, les péricytes produisent des molécules pro-inflammatoires qui pourraient aggraver l’inflammation. Photo gracieuseté

Métro Média

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