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Serre du zoo: Le «cadeau de grec» sera-t-il démoli?

La grande serre est à l'abandon depuis la fin des activités du zoo en 2006. Photo: Gracieuseté (Michel Lagacé)

ÉCOLOGIE. Une centaine de citoyens et de groupes engagés, dont Des mères au front, la Table de quartier Orsainville, l’écosociologue Laure Waridel et l’ex-directeur du Jardin Botanique de Montréal René Pronovost se sont rassemblés ce lundi pour presser les paliers de gouvernement d’agir en urgence concernant la démolition de la gigantesque serre qui se trouve sur le site de l’ancien zoo de Québec.

«Le problème est dans la manière que le terrain a été légué, a expliqué Michel Lagacé, porte-parole de la Table de quartier Orsainville et président du Jardin de la Capitale. Le Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries a reçu ce grand terrain incluant tous les bâtiments, mais il n’a pas reçu assez de fonds pour l’entretenir. Le gouvernement aurait dû faire un plan directeur de l’ensemble du site avant de le remettre au Centre de services. Il aurait dû donner les fonds nécessaires pour préserver le site, mais il ne l’a jamais fait.»

Michel Lagacé en conférence de presse.

Vocation à redéfinir

L’une des actions auraient pu être la fragmentation du parc pour assurer sa pérennité en lui donnant des vocations distinctes gérées par différents organismes, comme la Commission de la Capitale Nationale, la Ville de Québec ou à un organisme à but non lucratif. D’autres projets sont discutés, comme l’accueil de CPE dans les bâtiments du site, l’aménagements d’une forêt tropicale humide dans la grande serre, la création d’un lieu d’éducation en agriculture urbaine, la mise en valeur des jardins extérieurs ou la création d’une coopérative d’habitation intergénérationnelle. «C’est un genre de cadeau de grec pour le Centre de services scolaire, a-t-il lancé. On a donné un immense terrain à un organisme qui n’a pas cette mission là. Le Centre a des budgets à respecter et des contraintes.»

«Imaginez l’exemple qu’on donnerait aux 2000 élèves des futures écoles par rapport au gaspillage et à la destruction de cette serre potentiellement éducative et scientifique?»

– Michel Lagacé, porte-parole de la Table de quartier Orsainville

Divers appuis

L’ex-directeur du Jardin Botanique de Montréal René Pronovost est d’avis que toute grande ville qui se respecte saurait comment utiliser une serre de cette envergure et ferait ce qu’il faut pour qu’un projet aboutisse. «On veut développer quelque chose pour la préserver, et on a besoin d’appuis politiques, mentionne-t-il. On attend la confirmation du moratoire pour avoir le temps de créer un comité d’échanges et développer un projet pour les citoyens, pour l’arrondissement et d’envergure nationale.»

Laure Waridel, autrice de plusieurs livres et professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, était indignée que ce projet, qui a coûté 14 M$ aux citoyens, risque la démolition. «Il y a quelqu’un dans la chaîne de décisions qui n’a pas fait son travail en termes d’évaluation de la richesse qu’un tel lieu représente, alors qu’on va construire deux écoles à proximité, plaide-t-elle. Le potentiel en termes d’éducation à l’environnement, d’agriculture urbaine, de sensibilisation du public est immense. Les idées pour sauver la serre sont fortes et porteuses d’un avenir meilleur pour nos enfants.»

Laure Waridel exposant sa position en conférence de presse.

La majorité des candidats aux élections municipales se sont déjà prononcés en faveur d’un moratoire pour prendre connaissance du dossier, et pour la mise en valeur du parc et de ses équipements. «On veut que Bruno Marchand exerce son pouvoir et qu’il entre en relation rapidement avec le Centre de services et le gouvernement, s’est-elle exclamé. C’est un bien commun dont il faut être fier.»

 

À lire aussi : Un appui massif pour conserver la serre

 

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