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Le manque d’inventaire explique la surchauffe immobilière

Pendant que les mises en chantier résidentielles ralentissaient, plusieurs propriétaires repoussaient la mise en vente de leur demeure, ce qui amplifiait la surchauffe du marché. Photo: Métro Média archives

HABITATION. Pour l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le constat est sans équivoque. C’est le manque de propriétés disponibles sur le marché qui explique la surchauffe immobilière qu’a connue la province dans le contexte de la pandémie. Telle est la principale conclusion d’une analyse économique approfondie soumise au ministre des Finances du Québec en consultation publique.

Dans la première partie de son mémoire, l’APCIQ analyse le contexte sous-jacent ayant mené le marché en si grand déséquilibre. Elle identifie également une série de facteurs issus du contexte de la pandémie qui ont contribué à exacerber la situation. Cela a provoqué une tempête parfaite faisant en sorte que l’offre était nettement insuffisante pour répondre à la demande spontanée.

«Il est important de noter que cette situation se dessinait déjà avant la pandémie, et ce, tant au Québec qu’ailleurs au Canada. Au Québec seulement, nous évaluons le déficit de propriétés à plus de 40 000 unités. Notre mémoire identifie et traite également d’une dizaine d’autres facteurs, qui combinés les uns aux autres, expliquent la hausse des prix», observe Denis Joanis, président de l’APCIQ.

De son côté, Charles Brant, directeur du service de l’analyse du marché à l’APCIQ, estime que les faibles incitatifs à la construction résidentielle unifamiliale n’ont pas permis de soutenir l’offre. Cela au moment même où on observait la plus forte croissance de la demande depuis plus de 20 ans. «Les mesures gouvernementales existantes visaient davantage à éviter le surendettement des ménages en limitant la demande, qu’à inciter la construction de nouvelles unités pour accroître l’offre», ajoute-t-il.

Or, le contexte de la pandémie a accentué le problème de surchauffe immobilière causée par une demande jamais vue combinée à une offre insuffisante. Notamment par le fait que le travail des courtiers a été contraint et ralenti par les consignes sanitaires, ainsi que les appréhensions des propriétaires vendeurs et la frénésie des acheteurs en quête d’un logis plus adéquat. Plusieurs éléments ont ainsi concouru pour favoriser les hausses de prix substantielles et le phénomène de la surenchère.

Facteurs contributifs

Parmi les facteurs qui ont contribué à la surchauffe du marché immobilier, mentionnons:

  • La majorité des ménages n’a connu aucun impact négatif sur le revenu. Les mesures gouvernementales d’aide aux entreprises et aux ménages ont même augmenté le revenu disponible;
  • Le niveau plancher des taux d’intérêt, qui ont atteint des seuils historiquement bas, a joué un rôle majeur en facilitant grandement l’achat d’une propriété.
  • Le confinement a poussé beaucoup de ménages québécois à augmenter leur niveau de confort et a entraîné une modification des préférences résidentielles.
  • Les contraintes sanitaires, la rareté des matériaux et la pénurie de main-d’oeuvre ont provoqué des hausses de coûts et des retards dans la livraison des chantiers.
  • Dans le contexte du confinement, un bon nombre de propriétaires âgés ont repoussé leur projet de mettre leur propriété en vente pour se reloger dans une résidence de retraite.
Ce graphique illustre l’écart croissant entre la construction de logements multiples et celle de propriétés unifamiliales. Tableau gracieuseté SCHL

Métro Média

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