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Voir avec les yeux du coeur

Simon Dufour est un opticien à part. Professionnel depuis sept ans, le jeune opticien a mis une croix cette année sur les lunetteries traditionnelles pour choisir la mobilité.

Chaque jour, muni de deux valises pleines de lunettes et d’un sac de matériel, Simon Dufour parcourt les centres communautaires et autres ressources de Québec avec qui il a conclu des partenariats, pour aider des clients moins fortunés ont grandement besoin de lunettes.

«Pour moi, il n’y a pas de lien d’affaires. Je suis là pour aider la personne. Tant mieux si ça se conclut avec une vente de lunettes, mais ce n’est pas toujours le cas», exprime l’opticien, qui fonctionne sans rendez-vous.

Bonhomme à lunettes

L’idée de devenir un opticien mobile oeuvrant dans le réseau communautaire a germé à Montréal, lorsque Simon Dufour a collaboré avec le «Bonhomme à lunettes» Philippe Rochette, opticien mobile depuis cinq ans. En s’apercevant que le concept était viable, le jeune opticien a voulu importer l’idée à Québec, en y amenant sa petite famille.

Il s’agit d’une réelle alternative pour les assistés sociaux et les personnes à faible revenu. «Mais on ne fait pas de discrimination. On accepte aussi les personnes qui peuvent gagner un plus grand salaire», précise l’opticien mobile.

Simon Dufour souligne avoir reçu une réponse très positive lorsqu’il a approché des organismes de Québec, en mai dernier. Outre le partenariat qu’il a conclu à Lévis et Charny, M. Dufour a vu les portes s’ouvrir dans quatre organismes de Québec : Lauberivière (La Cité-Limoilou), Le Pivot (Beauport), le Centre Multi-Services Le Complice (Charlesbourg), ainsi que la maison communautaire Henri-Bergeron, à L’Ancienne-Lorette.

Confronté à la pauvreté

Le déclic pour Simon Dufour s’est produit lors d’un voyage en Amérique latine, avec sa copine, où il a été confronté à une grande pauvreté. En revenant au Québec, il a décidé de prêter main-forte aux personnes démunies d’ici.

«Le pire exemple que j’ai vu, c’est une petite fille qui avait -9,50 de myopie et qui n’avait pas de lunettes depuis un an et demi. Quand je l’ai vue la première fois, elle avait la tête entre les deux jambes, parce qu’elle regardait par terre pour savoir où marcher. Quand on lui a mis les lunettes dans le visage, ça a fait: Wow!», témoigne l’opticien communautaire.

Simon Dufour cite aussi l’exemple d’une famille hispanique de cinq enfants bénéficiant de l’aide sociale. «Les lunettes ne leur a rien coûté; je me suis arrangé avec l’aide gouvernementale qu’ils reçoivent pour les soins de la vue. (…) Quand les gens me disent merci, ça vient vraiment du fond du cœur», résume-t-il.

Groupe Québec Hebdo.

Information: http://www.marchanddelunettes.org

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